Rama Yade : « Je recevrai volontiers le Dalaï-Lama »
Rama Yade : « Je recevrai volontiers le Dalaï-Lama »
Rama Yade : Les pressions diplomatiques sont loin d'être
sans effets
.
La secrétaire d'État aux Droits de l'homme déclare au Figaro que si la situation devait empirer au Tibet, elle se verrait mal assister sans réagir à l'inauguration des JO de Pékin.
LE FIGARO : Faut-il boycotter les Jeux olympiques ?
Rama YADE : Rares sont les personnes qui réclament aujourd'hui
un boycott. Le Dalaï-Lama lui-même n'est pas sur cette position.
La communauté internationale a accordé les Jeux olympiques à
la Chine en connaissance de cause. Un boycott ne serait pas cohérent
avec cette décision et, sans doute, pas efficace
.
Irez-vous à la cérémonie d'ouverture des Jeux
à Pékin ?
On ne connaît pas encore la composition de la délégation
française. Tout ce que je peux dire, c'est que si la situation empire,
je me vois mal, à titre personnel, assister à cette manifestation
sportive sans réagir
.
Quels autres moyens de pression y a-t-il pour faire bouger les autorités
chinoises ?
Nous pensons que la présence de dizaines de milliers de journalistes
en Chine est une bonne chose. Au-delà, nous savons que les pressions
diplomatiques sont loin d'être sans effets. Les ministres des Affaires
étrangères de l'Union européenne vont se réunir
cette semaine pour adresser un message diplomatique.
.
De son côté, la diplomatie française n'est pas restée
silencieuse. En raison de la gravité de la crise, Nicolas Sarkozy a appelé
à la fin des violences et à la reprise du dialogue, dans la droite
ligne du Dalaï-Lama.
Contrairement à ce que l'opposition essaie d'insinuer, le président
de la République n'a pas mis le drapeau des droits de l'homme dans sa
poche pour des raisons commerciales. Sa réaction est, je crois, à
la hauteur des attentes
Qu'attendez-vous de la Chine ?
La Chine est soumise à la charte de l'olympisme, dans laquelle figure
le respect des droits de l'homme. Elle a pris des engagements en ce sens au
moment de l'attribution des JO. Il faut que les autorités chinoises reprennent
le dialogue avec les représentants du Dalaï-Lama. Elles avaient
indiqué qu'elles le feraient si le Dalaï-Lama ne réclamait
pas l'indépendance du Tibet, et s'il ne faisait pas montre de violence.
Les deux conditions sont réunies. La France a exprimé pour sa
part sa disponibilité à faciliter ce dia logue. Un proverbe de
Confucius dit bien :
.Dominer les autres, c'est être fort, se dominer
soi-même, c'est être puissant
. La balle est désormais dans
le camp des autorités chinoises
La France serait-elle prête à recevoir le Dalaï-Lama
?
Les portes de notre pays lui seront toujours ouvertes. S'il fait une visite
pastorale, je le recevrai volontiers et sans aucune réserve. Le président
de la République prendra une décision le moment venu. L'urgence
est que les émissaires du Dalaï-Lama rencontrent les autorités
chinoises
.