Pékin s'oppose à tout contact officiel avec le Dalaï-Lama
Pékin s'oppose à tout contact officiel avec le Dalaï-Lama
La présidente démocrate du Congrès américain, Nancy Pelosi, est la dernière personnalité occidentale, à avoir rencontré le Dalaï-Lama, vendredi, à Dharamsala, en Inde. Bernard Kouchner estime que Nicolas Sarkozy devrait rencontrer le leader spirituel des Tibétains. Le chef de l'Etat, lui, prendra la décision le moment venu.
Mercredi, la Chine a opposé une fin de non-recevoir, aux déclarations
de Rama Yade au Figaro se disant prête à recevoir le Dalaï-Lama. Le gouvernement chinois s'oppose fermement à toute forme de contact
officiel du Dalaï-Lama avec n'importe quel pays
, a indiqué le porte-parole
du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang.
Cette réponse chinoise vaut également pour le prince Charles qui
a confirmé une rencontre avec le leader spirituel, en mai prochain à
Londres. Mais aussi pour le premier ministre, Gordon Brown qui s'est également
dit prêt à le rencontrer à cette occasion, jeudi dernier.
Le Dalaï-Lama sera en France du 15 au 20 août, pendant les jeux
Olympiques à Pékin, pour donner une conférence à
Nantes, prévue de longue date. Dans uneinterview publiée mercredi
dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre français des Affaires
étrangères Bernard Kouchner estime d'ailleurs que Nicolas Sarkozy
devrait le rencontrer à cette occasion. Ce à quoi le porte-parole
du gouvernement, Luc Châtel, a répondu, à l'issue du Conseil
des ministres : Il prendra sa décision le moment venu, et en fonction
de l'évolution de la situation
. La veille, Nicolas Sarkozy avait déjà
haussé le ton face au régime communiste, en menaçant de
boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
53 personnes activement recherchées
Dans sa déclaration, le porte-parole de la diplomatie chinoise accuse
de nouveau le Dalaï-Lama, en exil en Inde, d'avoir organisé les
émeutes de Lhassa et les troubles dans les régions avoisinantes,
à fortes minorités tibétaines. Il a appelé les pays
étrangers à adopter une attitude objective et impartiale pour
comprendre et soutenir les mesures justes et nécessaires prises par la
Chine pour préserver la stabilité sociale et protéger la
sécurité des biens et des personnes. En fait, déjà
plus d'une centaine de gouvernements étrangers ont indiqué qu'il
s'agissait d'une position correcte
, a ajouté Qin Gang.
Depuis plusieurs heures, Pékin multiplie par ailleurs les annonces faisant état de sa souveraineté retrouvée au Tibet. L'agence de presse gouvernementale Chine Nouvelle a annoncé que plus de 600 personnes s'étaient rendues aux autorités chinoises après avoir participé à des manifestations tibétaines. Les protestataires interpellés sont accusés d'avoir troublé l'ordre public, incendié des bâtiments officiels dans la région de Lhassa et d'avoir attaqué des ethnies chinoises dans la province voisine du Sichuan.
La police a par ailleurs publié une liste de 53 personnes activement recherchées pour avoir eu un lien plus ou moins direct avec les émeutes. Au moins 29 personnes ont été officiellement interpellées.
Les autorités chinoises continuent d'affirmer que 22 civils ont été tués depuis les soulèvements de Lhassa alors que le gouvernement tibétain en exil évoque de son côté un bilan humain approchant les 140 victimes.